Illustrated by Anna Osadchuk
Diana est une femme agée de 22 ans qui vient de Volnovakha, la même Volnovakha où maintenant les gens sont enterrés vivants.
Cette jeune femme a déménagé de Donetsk à Kharkiv pour faire ses études, il y a quelques années.
Et la même situation est arrivée ici à Kharkiv, il y a déjà 4 jours. Diana et son copain ne quittent pas leur appartement qui se trouve dans la périphérie de la ville.
La plupart du temps, ils se cachent des bombardements avec leurs 2 chats dans la salle de bains.
« On n’a pas l’intention de partir », dit-elle . – Je vais rester à Kharkiv jusqu’au bout, afin que mon immeuble ne soit pas détruit, tant qu’il y a un endroit pour vivre. Comment n’a-t-il pas encore été bombardé ? Je ne comprends pas du tout, mon immeuble est grand et a 16 étages ».
Ces derniers jours, Kharkiv est l’épicentre de la guerre russo-ukrainienne. Les occupants russes tirent sur des cités dortoirs, et le 1er mars ils ont bombardé deux fois avec des missiles le bâtiment de l’Administration de Kharkiv. Ce bâtiment se trouve sur la place de la Liberté, la plus grande de la ville. Selon les données du ministère des Situations d’urgence ukrainien, au moins 10 personnes ont été tuées dans les bombardements et plus de 20 personnes blessées.
Après avoir découvert cela Diana a été vraiment choquée. La place de la Liberté c’est le centre et le symbole de la ville. Toutefois, Diana n’est pas surprise de la trahison des frères russes parce qu’elle ne croyait plus à cette fraternité. « Maintenant, je sais que ce que je pensais était vrai concernant la Russie. Je ressens de la haine pour ces gens qui provoquent mal », a-t-elle expliqué.
La vie de Diana ou de son ami ainsi que celle des autres ukrainiens ressemble à cela : se réveiller (s’il a été possible de s’endormir), téléphoner aux proches et aux amis, manger un peu, et après vérifier les informations en attendant la journée suivante. Il reste des aliments pour 10 jours, et c’est tout. On a encore de l’eau mais juste un peu.
Chaque jour, la situation devient terrible à Volnovakha, la ville natale de Diana. La ville est au bord d’une catastrophe humanitaire. Les proches de Diana ont pu fuir cette région dangereuse.
« L’ambulance n’arrive pas. Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau, il fait froid. Tout le monde nous dit que le pouvoir travaille, mais ce n’est pas vrai, il ne se passe rien. Les gens restent chez eux, seuls certains ont pu quitter cette ville en voiture (elle pleure). Ma copine n’a pas de voiture, son oncle qui était avec elle au sous-sol, n’a pas trouvé de bus, car il a été touché par balles. Je ne sais pas s’il est encore vivant… »
Malgré tout Diana reste optimiste et a des projets pour l’avenir après la capitulation de la Russie: « On a décidé se faire tatouer la phrase : Navire russe, vas te faire foutre ! ».
Elle croit à la victoire des ukrainiens, car son pays n’a jamais été si uni qu’aujourd’hui ! « Je crois que tout ira bien, qu’on pourra tout supporter et que la vie reprendra. Сomme s’il n’y avait jamais eu de guerre…»













