Alyona habite la ville de Soumy avec son mari et son chat. Elle a 27 ans, elle est traductrice, professeur qui donne des leçons privées et l’éditrice en chef d’une périodique économique anglophone. Elle a appris le début de la guerre par téléphone. Voilà ses souvenirs pour le 24 février: ‘Un ami a téléphoné à mon mari à cinq heures et demi à peu près en disant qu’il ne fallait pas mener l’enfant à l’école maternelle et qu’il y avait des chars près de la frontière. Et mes parents vivent pas loin de la frontière, dans la circonscription Chostkinsky. J’ai commencé à appeler tout le monde alors’.
La disposition de la région de Soumy est néfaste. Les occupants russes bombardent et couvrent du feu la ville de Soumy et ses banlieues. Poutant Alyona et sa famille restent ici.
‘Je ne pars pas. Je n’y ai même pas pensé, parce qu’il y a le désir de défendre mon pays, de combattre’.
En plus il est très compliqué de partir de Soumy maintenant. Il y a le danger de d’attaque aérienne ou de coup d’artillerie. Les russes ont fusillé une voiture civile dans les banlieues il y a quelques jours. Il y avait une famille dedans avec trois enfants, dont un bébé. La femme est morte.
Alyona raconte qu’il y avait des queues énormes vers des distributeurs bancaires, des pharmacies et des magasins d’alimentation les premiers jours. Ensuite les gens se sont mobilisés et ont commencé à faire des cocktails Molotov, coudre les symboles ukrainiens et le vêtement pour les représentants de la défense territoriale, faire des hérissons anti-chars. On imprimait des feuilles avec des mots ‘La ville de Soumy va tenir le coup’, on accrochait des drapeaux ukrainiens. On a créé les groupes du support sur Viber et Telegram. ‘Ces jours-là je vois une chose: les gens se réunissent’.
Actuellement la ville de Soumy manque fort de médicaments, surtout pour les cas urgents. Alyona établit les listes des besoins et cherche tout ce qu’il faut parmi les gens et dans des pharmacies. Par exemple il y a des sprays gorge, des médicaments contre l’excès de cholestérol et des gouttes ophtalmiques. Il n’y a rien d’autre.
L’activité de volontaire fait une partie intégrale du planning quotidien. La jeune femme a perdu la possibilité de donner des leçons privées à cause de la guerre. Elle a donc concentré ses efforts sur sa périodique et la communication avec les étrangers. Elle envoie des messages aux savants et chercheurs étrangers de la part de l’Université d’État de Soumy. Elle transmet l’information vérifiée sur l’Ukraine.
‘Ma journée commence par ce que j’appelle mes proches et je demande si tout va bien. Je m’inquiète tout le temps pour eux. J’ai la famille non seulement à Soumy, mais aussi à Kyiv et Kharkiv. C’est difficile à Kharkiv, j’ai une amie là-bas avec un petit enfant et je n’ai pas de connexion avec elle. Je ne sais pas comment je peux aider’.
Alyona dit qu’elle a contracté une nouvelle habitude de courir tout le temps à l’abri en prenant ses affaires et son chat.
‘Les premiers soirs on était à l’abri de bombardement. On ne pouvait pas dormir normalement. Il arrive d’aller à l’abri dès le matin. Je monitore l’actu tout le temps, je frissonne quand on entend des sons déhors. Ensuite je reviens à mes devoirs. En ce moment je veux travailler au maximum, tant qu’il y a l’électricité et Internet’.
Les relations familiales et des affaires quotidiennes aident à surmonter la guerre, surtout la préparation des repas et le ménage.
‘Je ne peux pas le faire aussi pleinement qu’avant la guerre. J’ai de l’anxiété. Je ne prends pas de tranquilisants, je me débrouille à l’aide du travail et la vie quotidienne. Mon mari me rassure, je le rassure à mon tour. Voilà notre vie. Je suppose que le désir d’aider qui que ce soit pas ce qu’on peut nous sauve aussi’.
Alyona croit en victoire d’Ukraine. Elle dit que c’est le point primaire dans son projet d’avenir proche. ‘Je ne connais pas de nation plus forte. Je veux donner la naissance aux enfants en Ukraine. Je ne veux pas partir. Je ne sais pas quelle sera la situation mais je vais protéger mon pays, le défendre, aider tant que je peux. Je suis persuadée que notre avenir sera brillant’.